Destination des données du chat GPT : tout savoir sur leur stockage et traitement

30 jours, c’est la durée maximale avant disparition automatique de vos échanges sur ChatGPT si vous désactivez l’historique. Mais, dans les coulisses, les conversations ne suivent pas toutes le même destin. À chaque type d’utilisateur, ses règles. Derrière l’interface familière, OpenAI module sa gestion des données selon que vous soyez abonné, professionnel ou simple curieux. Depuis 2023, il devient enfin possible d’effacer ses traces, du moins en apparence, grâce à de nouveaux réglages qui promettent la suppression de l’historique après un mois.

OpenAI, confronté à la pression du RGPD européen et à des lois nationales variées, ajuste ses pratiques d’un territoire à l’autre. Les entreprises, tout comme les chercheurs, n’ont pas le même terrain de jeu que les particuliers. Intégrer ChatGPT dans un workflow n’est pas anodin : la confidentialité et la conformité s’invitent d’emblée à la table des négociations.

Où vont les données échangées avec ChatGPT ? Comprendre le parcours de l’information

ChatGPT fonctionne sur une colonne vertébrale technique bien précise : des serveurs centralisés, pilotés par OpenAI. À chaque question posée, chaque réponse générée, les données transitent vers ces serveurs, essentiellement hébergés aux États-Unis. Qu’il s’agisse de requêtes anodines ou d’informations stratégiques, tout finit par atterrir dans ces centres de données, sous la garde d’OpenAI.

Depuis juin 2025, la donne a changé : une décision de justice oblige OpenAI à archiver toutes les conversations, y compris celles que vous croyez effacées. Ce principe s’applique aussi bien aux sessions directes sur ChatGPT qu’à celles passant par une API ZDR ou des outils tiers. L’anonymisation promise par certains intermédiaires ne tient pas face à la réalité du transfert : les échanges rejoignent inévitablement les serveurs d’OpenAI, sans garantie supérieure pour l’utilisateur.

Voici comment l’information circule concrètement lors de chaque utilisation :

  • Saisie de la demande ou du texte, que ce soit sur ChatGPT, via un outil tiers ou par API
  • Envoi de la requête vers les serveurs d’OpenAI
  • Stockage sécurisé, la majorité des données restant aux États-Unis
  • Conservation imposée par la législation, même après suppression par l’utilisateur

La question du traitement des données d’entraînement ou des informations sensibles dépend du type d’accès et du paramétrage choisi. Entreprise ou institution : il faudra intégrer ce circuit dans toute gestion du risque ou dans les démarches de conformité. Utiliser ChatGPT, ce n’est jamais anodin pour la trajectoire de vos informations, et la conversation n’est que la partie visible de l’iceberg.

Quelles garanties de sécurité pour vos données personnelles et professionnelles ?

La confiance ne se décrète pas : chaque donnée confiée à ChatGPT implique une responsabilité. OpenAI affirme sécuriser les échanges : chiffrement, serveurs protégés, contrôles d’accès. Mais la réalité technique oblige à rester lucide. À chaque dialogue, à chaque texte généré, les informations sortent de votre sphère de contrôle et transitent par une infrastructure qui ne dépend pas de vous.

La fonction de mémoire personnalisée, disponible pour l’utilisateur, offre quelques leviers : désactivation de l’entraînement, effacement sélectif des contenus mémorisés. Pourtant, la conservation imposée des conversations depuis juin 2025 ne laisse guère de marge de manœuvre, à l’exception des comptes Enterprise, Education et API ZDR qui restent hors du périmètre de cette règle.

Face à ces limites, des outils existent sur le marché pour muscler sa défense : Forcepoint DLP, par exemple, aide à filtrer les fuites potentielles, tandis que Oodrive SecNumCloud propose un hébergement souverain conforme aux exigences françaises. Reste une évidence : anonymiser le contenu des requêtes devient un réflexe, tout comme l’interdiction d’y glisser des éléments confidentiels, même sous VPN. La protection des données ne repose pas sur une promesse marketing : elle s’organise autour de processus adaptés, de la sensibilisation de vos équipes et d’une coopération étroite avec les responsables de la sécurité informatique.

L’impact des réglementations (RGPD, IA Act) sur l’utilisation de ChatGPT en entreprise

Le RGPD et l’IA Act redessinent la carte du numérique en Europe, et ChatGPT ne fait pas exception. Pour toute organisation qui l’adopte, la règle est claire : il faut déclarer l’outil comme sous-traitant, cartographier les flux de données et informer chaque utilisateur de la destination de ses informations. Si OpenAI, par sa filiale irlandaise, assure la conformité côté fournisseur, la responsabilité reste partagée entre les différents acteurs impliqués.

Les textes réglementaires fixent des limites précises : la circulation des données personnelles est étroitement surveillée, l’usage de l’IA générative encadré. Une faille de vigilance peut coûter cher, entachant la confiance et exposant à des sanctions. La règle d’or : ne jamais introduire d’information sensible dans ChatGPT, même dans un environnement professionnel sécurisé.

Le secteur s’ajuste. Des alternatives comme Mistral, modèle open-source et souverain, respectent le RGPD et favorisent un stockage localisé et contrôlé. Mixtral, Gemini, Claude, Llama ou DeepSeek, chacun revendique une maîtrise accrue de la propriété intellectuelle et du lieu d’hébergement des données. Le choix de l’outil ne s’improvise pas : il passe par une analyse rigoureuse des besoins, une sélection attentive des solutions, et une sensibilisation active des équipes à la législation en vigueur. La confiance s’installe à condition de rester informé, équipé et réactif.

ChatGPT et recherche scientifique : atouts, limites et précautions à connaître

ChatGPT s’invite désormais dans les laboratoires, bouleversant les habitudes de la recherche. Sa capacité à traiter, synthétiser et reformuler des textes complexes attire les chercheurs, qui l’utilisent pour automatiser la veille, analyser des corpus volumineux ou accélérer la rédaction scientifique. La productivité grimpe, mais le risque d’abandonner à l’IA des tâches de vérification ou d’analyse qui relèvent du jugement humain n’est jamais loin.

Cet engouement n’est pas sans revers. Les biais issus des données d’entraînement peuvent influencer les résultats produits. Le manque de transparence sur la provenance des corpus et sur leur traitement pose question, notamment pour les travaux scientifiques qui exigent reproductibilité et fiabilité. Depuis juin 2025, l’obligation de conserver les échanges alimente les inquiétudes sur la confidentialité des travaux en cours et la préservation de la propriété intellectuelle.

Pour limiter les risques lors de l’utilisation de ChatGPT en contexte de recherche, plusieurs précautions s’imposent :

  • Anonymiser systématiquement les requêtes soumises à l’outil
  • Éviter d’inclure des données sensibles ou inédites dans les prompts
  • Activer les paramètres de confidentialité disponibles et privilégier les comptes spécialisés (Enterprise, Education, API ZDR) pour une exposition minimale des données

Des alternatives comme Mistral, Gemini ou Claude, pensées pour un contrôle renforcé sur la souveraineté des données, s’imposent peu à peu dans les laboratoires les plus exigeants. Reste une constante : chaque usage demande vigilance, discernement et choix technique avisé.

Les données ne voyagent jamais seules : elles laissent, derrière chaque requête, une empreinte indélébile. Face à ChatGPT, la prudence et la connaissance du circuit deviennent le premier protocole de sécurité.

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