La plus haute tour du monde : top 3, chiffres clés, records

Le Conseil sur les grands immeubles et l’habitat urbain (CTBUH) impose qu’une tour soit mesurée jusqu’à son sommet architectural, excluant antennes et mâts techniques. Cette distinction bouleverse régulièrement le classement mondial, reléguant certains gratte-ciel pourtant plus hauts sur d’autres critères.

À Dubaï, la hauteur officielle du Burj Khalifa se fixe à 828 mètres, alors que la Jeddah Tower, en construction, vise plus d’un kilomètre sans calendrier certain. Entre records établis, projets retardés et rivalités régionales, le palmarès évolue au fil des innovations technologiques et des ambitions politiques.

Pourquoi les tours les plus hautes fascinent-elles autant ?

Il y a dans la quête de hauteur brute une volonté farouche de s’imposer, d’affirmer sa place dans le concert des nations. Lorsque la Burj Khalifa a dressé ses 828 mètres dans le ciel de Dubaï, le message était clair : la ville ne se contente plus d’exister, elle veut dominer le paysage mondial. Cette verticalité hors norme, deux fois la taille de la tour Eiffel, bouscule la perception de l’architecture contemporaine.

Chaque nouvelle tour, chaque étage ajouté, s’accompagne d’une intention forte. Afficher sa puissance, voilà l’objectif. En érigeant la Shanghai Tower (632 mètres), la Chine a voulu prouver qu’elle était à la pointe, prête à rivaliser avec n’importe quelle métropole. À Kuala Lumpur, la PNB 118 (Merdeka 118) pousse la ville sur la carte, tandis qu’à La Mecque, la Makkah Royal Clock Tower veille sur des millions de pèlerins, cristallisant l’importance spirituelle et politique du site.

Quelques chiffres, pour prendre la mesure de ces exploits :

  • 163 étages pour la Burj Khalifa
  • Plus de 100 000 tonnes d’acier pour la Shanghai Tower
  • Un quartier entier (Downtown Dubai) réorganisé autour du géant émirati

L’attirance pour ces sommets dépasse le simple exploit technique. Monter dans ces gratte-ciel, c’est approcher une frontière invisible, s’offrir un panorama réservé à une poignée de privilégiés. Ces tours deviennent des repères urbains, parfois des provocations, qui alimentent les ambitions des villes et les rêves de grandeur. De New York à Shenzhen, l’obsession de la hauteur continue de nourrir la compétition, mais aussi l’imaginaire collectif.

Chiffres clés et records : le top 3 des plus hautes tours du monde

Dans la course à la verticalité, trois géants se détachent nettement, véritables vitrines de la puissance urbaine et du génie architectural. La Burj Khalifa règne sur Dubaï depuis 2010, culminant à 828 mètres et 163 étages. Derrière ce projet, on retrouve l’architecte Adrian Smith et le promoteur Emaar Properties, qui ont investi près de 1,5 milliard de dollars pour faire jaillir cette flèche de verre et d’acier. Le quartier tout entier a été modelé autour de cette tour, changeant à jamais le visage de la ville.

La PNB 118 (Merdeka 118) s’est hissée à 679 mètres dans le ciel de Kuala Lumpur. Imposante, effilée, elle incarne la volonté de la Malaisie de marquer les esprits et d’attirer les regards. Son financement par Permodalan Nasional Berhad montre à quel point le projet relève d’une ambition nationale, dans une région du monde où la compétition ne laisse pas de place à la demi-mesure.

En Chine, la Shanghai Tower domine le quartier financier de Lujiazui. Avec ses 632 mètres et ses 128 étages, la tour signée par le cabinet Gensler affiche une silhouette torsadée, conçue pour réduire la prise au vent. Cette prouesse technique, ajoutée à une efficacité énergétique avancée, en fait l’une des références mondiales du gratte-ciel nouvelle génération.

Voici les trois tours qui mènent le classement aujourd’hui :

  • Burj Khalifa (Dubaï) : 828 m, 163 étages
  • PNB 118 (Merdeka 118) (Kuala Lumpur) : 679 m
  • Shanghai Tower (Shanghai) : 632 m, 128 étages

Derrière chaque tour, il y a une volonté de bousculer les limites, de façonner le futur urbain, d’affirmer la place de la ville sur la scène internationale. Monter plus haut n’est pas une simple question de chiffres : c’est une déclaration d’intention, une façon d’entrer dans l’Histoire.

Des prouesses architecturales qui repoussent les limites

Du sommet effilé de la Burj Khalifa à la spirale de la Shanghai Tower, ces édifices incarnent une envie collective de réaliser l’improbable. Adrian Smith, déjà cité pour Dubaï, s’est attaqué à tous les défis : fondations dans le sable, gestion de la chaleur écrasante, résistance aux vents de haute altitude. Downtown Dubai s’est structuré autour de la tour, réinventant l’espace urbain à l’échelle de la mégalopole.

À Kuala Lumpur, la PNB 118 (Merdeka 118) ajoute une dimension de fierté nationale. La silhouette, faite de verre et d’angles aigus, tranche avec l’environnement, tout en répondant à des contraintes sismiques et climatiques. Ce projet, financé par Permodalan Nasional Berhad, s’inscrit dans une volonté claire : s’imposer dans la cour des grandes métropoles et attirer un afflux massif d’investisseurs et de visiteurs.

La Shanghai Tower, elle, ose une torsion jamais vue à cette échelle. Le cabinet Gensler a imaginé une structure qui s’enroule sur elle-même pour mieux défier le vent. Chaque choix de matériaux, chaque étage, chaque façade traduit une détermination à conjuguer innovation technique et responsabilité environnementale. La tour ne se contente pas d’atteindre le ciel : elle le redéfinit, tout en imposant de nouveaux standards pour les générations à venir.

Vue aérienne de trois gratte-ciel au lever du soleil

Vers de nouveaux sommets : quelles sont les prochaines grandes ambitions ?

La dynamique de la hauteur n’est pas près de s’arrêter. Les nouveaux projets, souvent aussi secrets que spectaculaires, s’apprêtent à bouleverser le classement. En Arabie saoudite, la Kingdom Tower, désormais appelée Jeddah Tower, vise le seuil symbolique du kilomètre. Sur le chantier, les ambitions sont affichées : placer Jeddah au centre de la carte et faire de la skyline saoudienne un modèle à suivre. Ce projet s’inscrit dans l’écosystème du plan NEOM, emblème du renouveau économique régional.

Dubaï ne compte pas rester en retrait longtemps. Avec la Dubai Creek Tower, imaginée par Santiago Calatrava, la ville s’apprête à dépasser le record actuel. Les détails sont encore tenus secrets, mais la barre des 828 mètres sera dépassée, prolongeant la rivalité énergétique entre les Émirats et l’Asie.

L’Asie, justement, ne ralentit pas. De nouveaux projets émergent, qui entendent déplacer les frontières du possible :

  • Suzhou Zhongnan Center : 729 mètres annoncés pour propulser Suzhou sur la scène mondiale
  • Lakhta Center 2 à Saint-Pétersbourg, avec 703 mètres, bouscule les codes européens
  • Goldin Finance 117 à Tianjin, et ses 596,6 mètres, ajoute sa pierre à l’édifice des géants chinois

À Dubaï, les quartiers de Business Bay et Meydan poursuivent leur transformation à grande vitesse, structurés autour de ces colosses verticaux. Chaque nouvelle tour, chaque mètre de gagné, redessine la hiérarchie mondiale, fixe de nouveaux standards architecturaux et affirme la vitalité de villes qui refusent de regarder vers le bas. La prochaine révolution urbaine s’écrira, elle aussi, à la verticale : reste à savoir jusqu’où l’humanité osera grimper.

D'autres articles sur le site