Anticipation et perspectives : que représentera la valeur du point Nexem en 2025 ?

En 2023, le point Nexem affichait 4,51 euros pour les établissements soumis à la Convention Collective 66. De son côté, le secteur associatif négocie chaque année, avec un calendrier parfois décalé. Depuis 2019, la grille salariale a connu des ajustements successifs, mais sans rattraper pleinement les revalorisations décidées dans la fonction publique. Résultat : pas d’alignement automatique, et des disparités qui persistent.

Dans certains établissements, des coefficients spécifiques continuent de s’appliquer localement, générant des écarts de traitement durables d’une structure à l’autre. Jadis, la valeur du point dépendait d’accords collectifs nationaux, désormais, elle fait face à une instabilité nouvelle, fruit de la conjoncture et des rapports de force sociaux.

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Convention collective 66 : un socle revisité, enjeu pour le secteur médico-social

Depuis plus de cinquante ans, la convention collective 66 structure les droits et les modalités de rémunération du secteur médico-social. Pour la majorité des employeurs associatifs de France métropolitaine et d’outre-mer, elle reste la norme qui encadre salaires, classifications et évolution de carrière. En 2025, la question de la valeur du point Nexem pèse lourd sur la grille salariale CCN 66 et sur les perspectives professionnelles de chacun.

Le texte prévoit dix niveaux, du salarié d’exécution jusqu’aux cadres supérieurs. La classification professionnelle définit le coefficient qui sert de base au calcul du salaire. À cela s’ajoutent les différentes garanties conventionnelles, bien plus protectrices que le minimum légal : congés supplémentaires, maintien du salaire en cas d’arrêt de travail, aménagements horaires à destination des salariées enceintes… Autant d’avantages qui restent associés à la CCN 66.

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Pourtant, ce socle protecteur doit aujourd’hui composer avec les tensions économiques et des revendications croissantes. Toute revalorisation du point se retrouve au cœur de débats sur l’équilibre financier, l’attractivité des métiers, la fidélisation des équipes. Les employeurs associatifs avancent sur une ligne fine, confrontés à des contraintes budgétaires et à l’obligation de traiter tous les salariés équitablement. Ce débat sur la valeur du point va donc bien au-delà de l’arithmétique : il touche à l’organisation sociale et au fonctionnement quotidien des établissements.

Pourquoi la valeur du point Nexem concentre toutes les attentes salariales en 2025 ?

La valeur du point Nexem influence directement la vie des salariés comme la gestion des établissements rattachés à la convention collective 66. Pour 2025, elle s’affichera à 3,93 € pour les structures adhérentes Nexem, contre 3,82 € pour les autres. Additionnée au coefficient hiérarchique, c’est ce chiffre qui fixe le salaire brut indiciaire de milliers de professionnels.

Cette mécanique tarifaire alimente de vives discussions : les salariés espèrent une revalorisation pour contrer la hausse des prix, tandis que les gestionnaires doivent composer avec des budgets sous tension. Les syndicats CFDT, CGT, FO, CFTC, CGC défendent la progression salariale, tandis que Nexem, le SOP, le SNASEA ou le SNAPEI mènent les tractations auprès des pouvoirs publics. Entre inflation, pression du SMIC et crise de recrutement, la question de l’évolution du point Nexem concentre injustices ressenties et crispations sociales. Lorsque le point stagne, le décalage avec les minima légaux s’accentue, amplifiant le malaise et accentuant la pénurie de candidats.

Employeur Valeur du point 2025
Adhérent Nexem 3,93 €
Non adhérent Nexem 3,82 €

La négociation sur la valeur du point vire régulièrement à l’exercice d’équilibriste : chaque augmentation impacte directement le budget, mais aussi la motivation et la fidélité des professionnels. Au fil des tractations, la question dépasse largement la seule question financière. Elle renvoie, au fond, à la reconnaissance et à la justice sociale accordées au travail du secteur médico-social.

Entre avancées et attentes : ce que les dernières évolutions changent pour les salariés

Le passage du point Nexem à 3,93 € en 2025 ne laisse personne indifférent. Du jeune aide-éducateur à l’éducateur spécialisé expérimenté, des équipes d’encadrement jusqu’aux directions, tous scrutent la grille salariale CCN 66 et s’interrogent : que va-t-il vraiment changer pour leur trajectoire ? Quelle valorisation pour leur engagement sur le terrain ?

Pour donner un aperçu des profils principalement concernés, voici plusieurs exemples concrets :

  • Le jeune aide-éducateur qui débute et cherche à gagner en autonomie financière
  • L’éducateur spécialisé qui cumule plusieurs années d’expérience et attend une reconnaissance à la hauteur de son investissement
  • Les cadres intermédiaires et supérieurs, attentifs à l’évolution de leur rémunération et à l’équilibre interne de l’établissement

Bien entendu, la revalorisation promise ne dissipe pas toutes les incertitudes. Les difficultés de recrutement persistent, la concurrence s’intensifie, certains établissements peinent à fidéliser malgré les ajustements du point. Le secteur conserve néanmoins des garanties solides : la convention collective 66 offre toujours une indemnité de sujétion spéciale de 9,21 % pour compenser les horaires atypiques, des congés majorés et le maintien de la paie en cas de maladie. L’ancienneté, elle, ouvre la porte à des progressions automatiques, facteur de stabilité pour les équipes, même lorsque la valeur du point marque le pas face à l’inflation.

Parmi les bénéfices concrets de la convention collective 66, plusieurs droits demeurent incontournables :

  • Grille de salaires évolutive selon la qualification et l’expérience
  • Indemnité de sujétion spéciale de 9,21 %, attribuée à la majorité des salariés
  • Congés conventionnels augmentés et maintien du salaire lors des arrêts maladie

Le contexte reste incertain. Peut-on, dans la pratique, aller au-delà des planchers conventionnels, alors que la pression budgétaire s’accentue ? Dans chaque service, les RH se retrouvent à jongler avec un besoin croissant de reconnaissance, la sollicitation accrue des familles et l’empilement de nouvelles normes dictées par le ministère de la santé. Les réformes de la classification professionnelle, les discussions sur la qualité de vie au travail reconfigurent le terrain entre stabilité rassurante et urgence d’inventer des solutions adaptées.

Deux professionnels se serrant la main dans une salle de réunion

Conseils pratiques pour anticiper les changements de rémunération en 2025

Pour suivre les évolutions de la rémunération dans le cadre de la convention collective 66, il vaut mieux s’appuyer sur des outils à jour et sur une information fiable. Les textes de référence mis à disposition permettent d’identifier précisément les droits liés à la grille salariale, à l’indemnité de sujétion spéciale ou aux congés particuliers. De leur côté, les établissements transmettent régulièrement des notes internes pour clarifier les nouveaux coefficients ou la modulation de la valeur du point Nexem.

Investir dans la formation continue reste pertinent pour développer sa carrière et mieux maîtriser les contours du droit social dans le secteur. Plusieurs organismes proposent des modules focalisés sur la classification professionnelle et le calcul du salaire brut indiciaire. Pour les cadres, réaliser une veille régulière sur les accords et les orientations sectorielles aide à ajuster et anticiper les évolutions nécessaires dans la gestion des équipes.

Pour mieux se préparer à ces transformations, plusieurs démarches concrètes peuvent être utiles :

  • Lire systématiquement les avenants publiés sur les sources officielles
  • Participer aux sessions d’information organisées par les réseaux d’employeurs ou de salariés
  • Échanger avec les représentants du personnel sur l’incidence des nouveaux accords pour la gestion des équipes

Ceux qui prennent le temps de s’emparer de ces informations gardent souvent un pas d’avance. Savoir décrypter une revalorisation salariale, comprendre l’architecture des droits conventionnels, discuter en connaissance de cause : voilà ce qui renforce la confiance et favorise un dialogue collectif constructif.

Les regards sont d’ores et déjà tournés vers les prochains arbitrages sur la valeur du point Nexem. Dans un secteur où l’engagement humain ne se mesure pas qu’en chiffres, le défi reste de taille : réconcilier attentes sociales et réalités comptables, pour que chaque évolution devienne une opportunité, et pas simplement une nouvelle variable d’ajustement.

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